Les méthodes et le projet archéologique

La découverte des sites archéologiques peut être variée et revêtir plusieurs formes. Les monuments visibles et connus des habitants de la commune ne nécessitent pas une prospection importante. D’autres sites moins visibles peuvent être découverts suite à des prospections pédestres ou aériennes, des sondages ou des fouilles effectuées par des archéologues et des bénévoles. Le hasard et la chance jouent un rôle en permettant la découverte fortuite de mobilier archéologique indiquant un site historique.

Une disparité thématique et géographique

Le hasard et la chance ne font cependant pas tout. Avant d’aller sur le terrain, une recherche préalable aux archives, dans les inventaires du XIXème siècle et dans les cadastres anciens est nécessaire. Ces derniers peuvent conserver dans leurs parcellaires des formes d’occupation passée que le remembrement ou le développement urbain ont pu faire disparaître.

Les données des inventaires, modernes ou contemporains, sont conservées à la Drac de Rennes, au Service Régional de l’Archéologie (SRA). Elles ont permis d’établir une carte qui nous raconte deux histoires : celle de la recherche archéologique en Bretagne depuis plus de 150 ans et celle du peuplement de la péninsule bretonne depuis le Paléolithique.

Ainsi, quatre zones restent peu prospectées et les connaissances sur ces territoires sont moindres par rapport au reste de la région. Le centre de la Bretagne, la basse vallée de la Vilaine, la limite est du département d’Ille-et-Vilaine et la vallée de l’Aulne.

Le projet d’inventaire sur le centre Bretagne

À partir de ce constat l’État a mis en œuvre une commande publique d’un inventaire archéologique de la Bretagne centrale, en partenariat avec le Pays du Centre Ouest Bretagne, la Région et les communautés de communes concernées. 108 communes réparties sur les départements des Côtes-d’Armor, du Morbihan et du Finistère sont prospectées de 2002 à 2008 sous la direction d’Alain Provost.

Chaque année, 18 à 20 communes ont été prospectées durant trois mois. Les sites inventoriés ont fait l’objet d’une visite sur le terrain avec prise de photographies. Leur état sanitaire, leur localisation et leur nature, les mesures de protection à prendre et leur potentiel de mise en valeur ont ainsi pu être définis. La technologie du Lidar a été utilisée en complément des techniques habituelles. Elle permet d’identifier des sites archéologiques, notamment dans des zones où le couvert végétal est dense ou fortement boisé.

De 866 sites initiaux, cet inventaire les enrichit de 473 nouveaux sites portant le total à 1 339 sites. En 2011, une carte est produite et illustre bien l’avancement des connaissances du patrimoine archéologique breton en 10 ans. Le bassin rennais et le littoral breton connaissent aussi une augmentation des sites répertoriés, mais le centre de la Bretagne se découvre une richesse archéologique. Son patrimoine est tout aussi abondant, sans compter que les sites y sont souvent mieux conservés du fait d’une moins grande pression urbanistique ou des remembrements.

La qualité et la quantité de l’information produite nous permettent désormais de restituer l’évolution de ce territoire au cours du temps.