Périodes
Types de vestiges

En 2004, dans le cadre de l’inventaire archéologique du centre Bretagne, l’équipe d’Alain Provost a identifié une structure du type enceinte dans la commune de Saint-Tugdual. Du fait de la présence de mottes féodales et d’enceintes médiévales dans le secteur, l’étude du site a été confiée à Benjamin Leroy, archéologue médiéviste.

Un habitat plus ancien

Les sondages se traduisent par deux tranchées englobant les vestiges des talus et du fossé, l’entrée et le centre de l’enceinte. Le plan général du site est de forme ovale, les contours sont bordés d’un talus, d’un fossé et de nouveau d’un talus.

Les sondages ont révélé un souterrain accessible par un puits et composé d’une salle et de deux galeries. Du fait de la faible emprise des recherches, le souterrain n’a pas pu être entièrement fouillé, mais les éléments mis au jour ont été minutieusement étudiés. Le talus interne, d’une hauteur de 1,50 m pour 10 m de large à sa base, est composé de gros blocs de granite local. La partie visible est en pierre de parement tandis que l’intérieur est un peu plus grossier et moins travaillé. Les « moellons » sont liés entre eux par un limon argileux ainsi que du torchis qui a pris une teinte rouge.

Le mobilier céramique et lithique (en pierre) retrouvé en comblement du souterrain et du fossé indique une période d’occupation plus ancienne que celle supposée. En effet, les tessons sont typiques de l’âge du Fer, plus particulièrement du Second âge du Fer. De plus, l’existence du souterrain est une particularité des enceintes armoricaines de cette période.

Un abandon violent

En plus des restes lithiques et céramiques retrouvés pour combler le fossé, il y avait également des pierres de parement de forme grossièrement triangulaire. Elles se retrouvent également au niveau de l’entrée de l’enceinte, probablement pour la condamner.

Les tessons, mis au jour en grand nombre, sont caractéristiques d’un usage quotidien et domestique. De plus les outils lithiques vont dans ce sens et indiquent une activité artisanale. Ces éléments suggèrent une occupation du site par un groupe humain restreint, du type cellule familiale. La monumentalité du site montre également une volonté de montrer ces richesses et par voie de conséquence, son pouvoir.

La couleur du torchis qui vire au rouge, de même qu’une fine couche au sol montre que durant la dernière phase d’occupation, un incendie s’est déclaré dans l’enceinte. Les pierres de parement présentes dans le fossé provenaient d’un monument funéraire circulaire relié au site qui a été démonté afin de condamner l’entrée. Cet acte non anodin ainsi que l’incendie prouvent que l’abandon du site a été particulièrement violent et précipité.

Brignolec, position sondages sur relevé topographique, B. Leroy
Brignolec, céramiques, B. Leroy
Brignolec, entrée du puit, B. Leroy
Brignolec, essai de remontage des blocs de parements, B. Leroy
Brignolec, vue générale des sondages, B. Leroy
Brignolec, blocs de parement, B. Leroy

Propriété privée : site inaccessible au public

  • P.-R. Giot, C.-T. Le Roux, Y. Lecerf, J. lecornec, Souterrains armoricains de l’âge du Fer, éd. PUR, Rennes, 1976
  • B. Leroy, Saint-Tugdual, dans Archéologie de la France –Informations, 2009
  • P. Maguer, Les enceintes fortifiées de l’Âge du Fer dans le Finistère, dans Revue archéologique de l’Ouest, volume 13, n° 1, 1996