Motreff, Kergorlay. Plan cadastral figurant l'emprise de la Motte. DAO P. Kernevez
Périodes
Types de vestiges

Le village de Kergorlay est dominé par une grosse motte circulaire d'une cinquantaine de mètres de diamètre à la base et 35 mètres au sommet. Le tertre haut de 7 à 8 mètres est cerné d'un fossé large d'une dizaine de mètres et profond de 3 à 5 mètres.

On distingue sans peine au sommet, la trace d'un édifice quadrangulaire de 15 mètres sur 17, dont les pierres ont été récupérées, il y a plus d'une cinquantaine d'année, pour construire les bâtiments d'une ferme voisine. Il en résulte que cette bâtisse apparait sous la forme de tranchées de moins d'un mètre de largeur, correspondant à des murs larges d'environ 70 centimètres. Cette demeure occupait plus d'un tiers de la superficie de la plate-forme, au sud.

D'autres constructions semblent lui être accolées au sud-est et au sud-ouest, tandis qu'un tracé semi-circulaire se remarque au nord-est en avant d'une petite butte. L'accès se faisait probablement par le nord-ouest où existait une petite cour ceinte de murs, au devant du bâtiment prinicpal*; Ces vestiges correspondent au château de Kergorlay dont un aveu de 1456 nous apprend que ses grandes murailles étaient déjà en ruine.

La Motte est repérable dans l'ancien plan cadastral sous la forme d'une parcelle circulaire de plus de soixante mètres de diamètre dénommée "Ar hastel" (le château), bordée par une demi-douzaine de champs formant une auréole de 25 à 40 mètres de largeur qui semblaient constituer une espèce de glacis protecteur autour dela motte. Un talus, haut de 2 à 3 mètres et large d'autant, est conservé sur le pourtour et en lisière du fossé, du nord-ouest au sud-est.

On ne distingue pas sur l'ancien plan cadastral de tracé d'une basse-cour ( ou d'un enclos annexe) pourtant probable compte-tenu de la taille de cette motte. Deux hypothèses sont possibles : la basse-cour aurait pu soit englober le village au nord et au nord-ouest en dominant des prairies humides ou bien encore s'étendre autour de la parcelle 1095., en direction du lieu-dit La Garenne, au sud. Un moulin et un étang alimentés par les eaux de plusieurs ruisseaux existaient à 350 mètres au nord de la motte, près de la chapelle Sainte-Brigitte.

La famille de Kergorlay, propriétaire de la motte, remonterait au XIIème siècle. Pierre de Kergorlay aurait participé à la croisade de 1248 et fut sénéchal du Duc de Bretagne en Cornouaille et en Poher en 1258.

Jean devait  être chevalier à l'ost de 1294, ce qui témoigne de l'importance de cette seigneurie qui s'étendait sur huit paroisses dont Motreff, Spézet, Laz et Trégourez. Elle fut même qualifiée de première baronnie de Cornouaille après l'intégration du comté de Poher au domaine ducal car elle relevait directement du Duc. La maison de Kergorlay s'éteignit dans celle de Montfort-Gaël vers 1380. Le château est en ruine dès 1456 mais un manoir noble est toujours mentionné à Kergorlay au XVIème siècle.

Patirck Kernevez

Motreff, Kergorlay. Plan cadastral figurant l'emprise de la Motte. DAO P. Kernevez
Motreff, Kergorlay. Motte de Kergorlay. Cliché Drac SRA
Motreff, Kergorlay. Motte de Kergorlay. Cliché Drac SRA
Motreff, Kergorlay. Motte de Kergorlay. Cliché Drac SRA
Motreff, Kergorlay. Motte de Kergorlay. Cliché Drac SRA
Motreff, Kergorlay. Motte de Kergorlay. Cliché Drac SRA
Motreff, Kergorlay. Motte de Kergorlay. Cliché Drac SRA