nécropole
Périodes
Types de vestiges

De 1988 à 2001, un vaste projet archéologique se déroule à Paule afin d’étudier précisément la forteresse aristocratique de Saint-Symphorien. Dans ce cadre, une fouille des sites voisins est effectuée dès 2002 et se poursuit jusqu’en 2004. Un ensemble funéraire composé de tumulus alors est mis au jour.

Une fouille exhaustive

La fouille exhaustive de deux tumulus à Kergroas est inédite pour la Bretagne. Ces monuments funéraires sont alors généralement sondés ou fouillés partiellement, souvent lors d’une opération de sauvetage. Les résultats des opérations archéologiques de Paule permettent d’établir une chronologie, de déterminer les différentes phases de ces monuments ainsi que de comprendre sa structure.

Bien que similaires dans leurs structures, rien ne confirme que les deux tumulus soient contemporains l’un de l’autre. On distingue trois phases d’évolution correspondant au sol primaire avant l’érection des tertres, à la construction des nécropoles et enfin, au sanctuaire datant de l’époque gallo-romaine. Une tombe ou une fosse se trouve au centre de chaque monument funéraire autour de laquelle s’articulent trois à quatre tombes.

Que d’os, que d’os

La structure de quatre sépultures, composées de bois, de schiste et de limon argileux, a évité les infiltrations d’eau. C’est avec bonheur que les archéologues ont alors découverts des ossements humains, fait rarissime pour la Bretagne dont le sol acide détruit tout vestige organique. Plus ou moins biens conservés et en plus ou moins grand nombre, ils permettent d’effectuer une datation des inhumations, de déterminer l’âge approximatif des défunts et le sexe, quand c’est possible.

Sur les quatre dépouilles, seules trois d’entre elles ont pu être pleinement étudiées, la quatrième étant trop dégradée. Parmi elles, une première correspond aux restes d’un adulte, une deuxième à un adolescent de 12 ou 13 ans et la dernière à un enfant d’une dizaine d’années. Les premières études laissent penser que l’adulte était une femme d’âge mûr.

De multiples ensembles funéraires

Les secteurs de Saint-Symphorien et de Kergroas sont riches en vestiges archéologiques. Ces derniers ont la particularité d’avoir été particulièrement bien fouillés dans le cadre de recherches spécifiques (l’habitat à l’Age du Fer ; le paysage funéraire à l’âge du Bronze).

Pour ces raisons, un relevé Lidar a été effectué sur la zone en 2007. Après traitement des données, le nombre de sites archéologiques, toutes périodes confondues, a doublé. Ils ont été confirmés par une prospection au sol qui a permis, quand c’était possible, de dater et de déterminer la nature du site. Aux six tumulus connus, quatre se sont ajoutés alors que les observations au sol ne permettaient pas de les identifier.

Kergroas, dalles de couverture de la tombe, Villard-Le Tiec.
Kergroas, dépouille squelettique, Villard-Le Tiec.
Kergroas, les 4 tombes avec ossements, Villard-Le Tiec
Kergroas, Les sépultures dans le tertre, Villard-Le Tiec
Kergroas, position du repos éternel, Villard-Le Tiec
Kergroas, sépulture avec dalle de couverture, Villard-Le Tiec
Kergroas, vue aérienne du chantier de fouille, G. Maurice

Site non accessible au public

  • M. Fily, A. Villard-Le Tiec, Y. Ménez, T. Lorho, Paysages funéraires de l’âge du Bronze dans le centre-ouest de la Bretagne : approches multiscalaires, dans Gräberlandschaften des Bronzezeit. Paysages funéraires de l’âge du Bronze, éd. VPHZ, Darmstadt, 2012
  • Y. Ménez, S. Hinguant, Fouilles et découvertes en Bretagne, éd. Ouest France, Rennes, 2010
  • A. Villard-Le Tiec et Y. Ménez, Tumulus de l’âge du Bronze et sanctuaire antique de Kergroas à Paule (Côtes-D’armor), dans Bulletin de l’Association Française pour l’Étude de l’Age du Fer, Paris, 2004, pp. 28-29