Le Goenidou, Berrien
Périodes
Types de vestiges

En 1983, un défrichage au lieu-dit Le Goënidou mettait au jour des vestiges de bâtiments. Après plusieurs campagnes de fouilles, il s’est avéré que le site était un hameau médiéval composé d’au moins cinq ilôts de quatre bâtiments chacun. La raison probable de son implantation est la mise en culture de nouvelles terres.

Des « lotissements » attractifs 

Durant l’époque médiévale, certaines régions de Bretagne ont un système particulier de mise en exploitation des terres : la quévaise. Son principe est de permettre à un exploitant de jouir d’une habitation, des dépendances, une cour et un champ à proximité pour une durée indéterminée. En échange de ces biens qui ne peuvent être aliénés, il travaille gratuitement lors des jours de corvées et paie une rente au propriétaire, ecclésiastique ou laïc.

Le hameau du Goënidou entre certainement dans ce système, du fait de la présence à 4 km de l’abbaye du Relec qui possédait des terres à Berrien. De plus, la morphologie du site est inédite dans les Monts-d’Arrée et en Bretagne. Elle semble s’organiser en ilôts composés de trois bâtiments autour d’une cour et d’une quatrième bâtisse à quelques mètres d’écart.

Les bâtiments d’habitation au nombre de deux par ilots, sont des maisons mixtes qui regroupaient les hommes et une partie de leur bétail. Elles possédaient un certain confort avec des placards encastrés et une séparation entre les humains et les animaux. Les autres bâtiments n’ont pas de fonction domestique comme l’indique l’absence de foyer central. Leur fonction exacte reste à déterminer, mais elle avait probablement un lien avec l’exploitation agricole (stockage des grains, étable).

Cinq pour le prix d’un

Les premières fouilles de 1984 à 1987 laissaient suggérer que le hameau du Goënidou était une implantation sur des terres vierges. Le propriétaire, quel qu’il soit, souhaitait défricher le secteur et le mettre en exploitation agricole. Afin d’attirer cette population de défricheurs, il a aménagé des terrains avec des bâtiments pouvant accueillir plusieurs cellules familiales (au moins cinq).

En 2001, les archéologues se sont aperçus que le site était plus important qu’il n’y paraissait et que l’organisation spatiale de certains ilôts différait des autres, bien que la disposition en « u » autour d’une cour soit conservée. Des fouilles ont été organisées afin de comprendre le hameau et son impact sur le territoire.

Le mobilier et la présence de talus fossoyés suggèrent une phase d’occupation plus ancienne, datant probablement de la période antique. Ce fait archéologique est renforcé par la présence de vestiges gallo-romains en haut de la colline du Goënidou, ainsi que la découverte en 1981 d’un dépôt monétaire du IIIème siècle de notre ère. L’implantation du village médiéval s’est opérée sur un parcellaire antique dont les limites étaient encore visibles au XIIème siècle.

Le Goenidou,  Photo: IGN
Le Goenidou, Berrien
Le Goenidou, Berrien
Le Goenidou, Berrien
Le Goenidou, Berrien
Berrien, Le Goenidou, mur effondré, Cliché Barr
Berrien, Le Goenidou.Plan général des vestiges

Propriété publique.

Site accessible au publique.

M. Batt, « La maison rurale du XIIème au XIVème siècle dans les Monts d’Arrée (Finistère). Les données des fouilles archéologiques », dans La maison rurale en pays d’habitat dispersé : de l’Antiquité au XXème siècle, [dir.] A. Antoine, PUR, Rennes, 2005, p. 89-98.

D. Pichot, « Où construire sa maison dans l’ouest de la France ? (XIème-XIIIème siècle) », dans La maison rurale en pays d’habitat dispersé : de l’Antiquité au XXème siècle, [dir.] A. Antoine,  PUR, Rennes, 2005, p. 261-270.

C. Prijac, Les habitats désertés médiévaux dans les Monts d’Arrée, état de la recherche et archéologie du paysage, Mémoire de maîtrise, CRBC, Brest, 2000.